Les phtalates dans les EDCH
Les phtalates, composés semi-volatils utilisés principalement comme plastifiants, sont produits mondialement à hauteur de plusieurs millions de tonnes par an. Suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ils sont détectés en quantités non négligeables dans les eaux de surface, et dans une moindre mesure dans les eaux de consommation. La toxicité des phtalates varie selon le type de composé. Le DEHP posséderait le potentiel de toxicité le plus élevé.
L’Anses a été saisie en juin 2009 par la Direction générale de la santé (saisine 2009-SA-0331) afin d’évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition à des substances perturbatrices endocriniennes présentes dans des produits de consommation mis sur le marché en France.
Parmi l’ensemble des substances soumises à l’expertise figurait une liste de 10 substances de la famille des phtalates.
C’est pourquoi des travaux sont conduits sous l’égide du Laboratoire d’hydrologie de Nancy afin de caractériser au niveau national les teneurs de ces composés dans les eaux distribuées et les eaux embouteillées.
Les autres sous-produits de désinfection dans les EDCH
Aujourd’hui, entre 600 et 700 sous-produits de désinfection ont été répertoriés dans la littérature (Krasner, Weinberg et al. 2006), mais seuls quelques uns sont réglementés et régulièrement surveillés en France, c’est le cas des TriHaloMéthanes, bromates, chlorates et chlorites. Ces molécules ne sont, quant à elles pas réglementées, mais certaines d’entre elles font l’objet de recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ou de valeurs réglementaires de l’US-EPA (US Environmental Protection Agency).
- Campagne d'occurrence de sous-produits de désinfection dans les EDCH : la Direction Générale de la Santé a confié à l’Anses et à son Laboratoire d’Hydrologie de Nancy, la réalisation d’une campagne d’occurrence de ces SPD, afin de disposer de données d’exposition pour l’homme via la consommation d’EDCH. En collaboration avec les ARS, cette étude a été conduite sur environ 300 ressources en eau potable, équitablement réparties sur le territoire français et alimentant environ 25 % de la population. Les sous-produits de désinfection recherchés dans le cadre de cette étude étaient : 4 haloacétonitriles, 5 trihalométhanes iodés, 2 halocétones et la chloropicrine car ils présentent un intérêt croissant en raison de leur génotoxicité et de leur fréquente détection dans le cadre de travaux de recherche en eaux de consommation.
- Recherche d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques et de certains de leurs sous-produits dans des réseaux comportant des canalisations revêtues intérieurement de braie de houille
Un travail préliminaire intitulé "Recherche d’HAP et de certains de leurs sous-produits dans des réseaux d’EDCH comportant des canalisations revêtues intérieurement de braie de houille" a été mené dans la continuité de l’avis de l’ANSES relatif aux origines et risques sanitaires liés à la présence d’anthraquinone dans les eaux destinées à la consommation humaine (saisine n°2010-SA-0184). Il recommandait qu’une étude soit menée dans le but de développer et valider une méthode analytique pour le dosage d’HAP chlorés et oxygénés autres que l’anthraquinone, et de rechercher ces composés dans l’eau des réseaux où de l’anthraquinone a été quantifiée afin de déterminer les produits de réaction des désinfectants avec les revêtements à base de goudron et de brai de houille.
Deux campagnes de prélèvements ont d’abord été réalisées en 2012 sur un réseau belge de distribution en eau connu pour la présence récurrente en fortes concentrations d’HAP. Une troisième campagne a été menée en 2013 dans deux départements français sur des réseaux de distribution moins fortement contaminés en HAP que le premier.
Risques chimiques liés aux matériaux de conditionnement des eaux
Depuis le début des années 80, le PET a été privilégié pour le conditionnement des eaux dans la grande distribution. L’évaluation de l’inertie des matières plastiques au contact des denrées alimentaires est régie par une réglementation européenne qui permet d’assurer la sécurité sanitaire du matériau. Cependant, plusieurs études ont montré la présence de substances comme des phtalates, des alkylphénols, dans l’eau conditionnée.
Un travail de thèse intitulé "Evaluation de la migration des constituants de l'emballage en poly(éthylène térephtalate) (PET) vers l'eau, des facteurs d'influence et du potentiel toxique des migrats" a eu pour objectifs :
Etat des lieux des capacités analytiques des laboratoires (mesures directes et indirectes) concernant le SARS-COV-2 dans les matrices résiduaires
Questionnaire adressé par le Laboratoire d’Hydrologie de Nancy en avril 2020, à 143 laboratoires disposant d’un agrément du ministère de la santé et/ou du ministère de l’environnement
- Suite à une saisine adressée à l’Anses par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES) et concernant l’épandage des boues de station d’épuration, le laboratoire d’Hydrologie de Nancy (LHN) a réalisé un état des lieux des capacités des laboratoires à détecter, voire quantifier le virus du Covid-19 (SARS-CoV-2) dans des matrices résiduaires de types eaux urbaines résiduaires, boues urbaines hygiénisées ou non.
- Les laboratoires agréés par le MTES pour les matrices résiduaires et les laboratoires agréés en microbiologie des eaux par le Ministère des Solidarités et de la Santé ont été sollicités avec l’appui de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Un questionnaire leur a été adressé dans l’objectif de dresser un recensement des capacités analytiques et d’identifier les laboratoires en mesure de mettre en oeuvre: (i) le dénombrement des formes cultivables de bactériophages (indicateurs viraux), (ii) la recherche et l’identification du génome du virus SARS-CoV-2, (iii) des méthodes de cultures cellulaires potentiellement adaptées à la mise en évidence des particules virales infectieuses de SARS-CoV-2.